CP-340890 - 09/2022
Pour lutter contre la stigmatisation de la dépression, chacun d’entre nous (famille, ami, collègue…) doit changer l’image qu’il a de cette maladie. Une image encore trop souvent stigmatisante, dans laquelle les personnes qui ont vécu une dépression seraient condamnées à rester dans un état de tristesse ou de perte de plaisir. Pourtant, la dépression n’est pas une fatalité. Grâce à l’écoute de leurs proches et un accompagnement adapté, les personnes affectées peuvent guérir et s’en sortir.
C’est tout l’enjeu de ce film. Montrer qu’un jour, la vie peut reprendre ses droits. Il met en scène différents protagonistes qui effectuent des tâches du quotidien qui, en apparence anodines pour une personne en bonne santé mentale, sont révélatrices d’un changement positif pour celle souffrant de dépression.
Un film de Salim Boujtita, réalisateur spontané et humain, qui montre de courtes séquences, dans lesquelles la lumière présente partout témoigne d’un éclaircissement dans la vie des malades. Se préparer un café, prendre une douche, sortir à la rencontre de l’autre, autant de moments qui cristallisent le passage de la souffrance au bien-être.
Car il est indispensable pour ces patients de leur montrer qu’une issue positive est possible ; indispensable aussi de modifier la perception que la société porte sur ceux qui sont déjà en proie à la perte de confiance et à l’estime de soi ; ce film émouvant, sonne comme un appel urgent à changer notre regard sur la dépression.
L’observatoire « Les Français et la dépression », réalisé en septembre 2021 par l’institut CSA pour le laboratoire Janssen France, la Fondation Pierre Deniker et l’Unafam a permis de dresser un constat alarmant sur la prise en charge des Français atteints de dépression8. Cette situation alarmante a été renforcée par la crise du coronavirus qui continue d’avoir un impact retentissant sur leur santé mentale.
S’ajoute à ces situations l’isolement des malades, qui se sentant jugés, n’osent pas se confier. Cette situation stigmatisante aggrave encore leur souffrance psychique.
Les soignants ont le même ressenti : ils estiment en majorité que c’est une maladie dont on parle peu (63%)8, ce qui la rend difficile à aborder avec le patient (53%)8. Pourtant, en parallèle,
Le baromètre exclusif sur la dépression dévoilé par Janssen, l’Unafam et la Fondation Pierre Deniker, montre donc la défaillance systémique de la prise en charge des patients victimes de dépression. Il fait écho au constat dressé par la Cour des comptes selon laquelle l’offre de soins est trop diverse, peu graduée et insuffisamment coordonnée9. Elle fustige également le sous-financement chronique de la psychiatrie publique.
Les besoins sont évidemment humains, comme le montre le sondage dont il ressort que deux tiers des soignants estiment que l’on manque de personnel formé, et que la moitié des aidants doivent soutenir leur proche malade seuls (44%)8.
Mais ils sont aussi scientifiques, puisque pour faire face aux différentes formes de dépression, il faut des traitements adaptés. C’est particulièrement le cas pour les dépressions caractérisées par l’inefficacité ou l’efficacité insuffisante des traitements sur les patients. Ces cas graves nécessitent d’investir dans la recherche pour encourager le développement et la reconnaissance de traitements innovants.
Près de 2/3 des patients vivant ou ayant déjà vécu un épisode dépressif, ont déjà eu des pensées suicidaires8. Il y a donc urgence à agir.